
Retour sur le séminaire Ubisoft
L’ETPA de Montpellier a eu le privilège de recevoir un florilège de professionnels, tous employés chez Ubisoft Montpellier, pour un séminaire qui s’est étalé sur 2 jours. Le but de ce séminaire était d’offrir un tour d’horizon des métiers du jeu vidéo à nos étudiants.
À destination des 1ères années, cet événement est un moyen supplémentaire d’aider nos étudiants à choisir leur spécialité pour la suite de leur formation. En effet, les métiers du jeu vidéo sont riches et variés, car ce média fait appel à différents domaines créatifs et techniques. Ce n’est pas moins de 9 professionnels du jeu vidéo que le célèbre studio français nous a envoyés, afin qu’ils partagent leur expérience avec un parterre d’étudiants qui démarrent tout juste leur aventure.
Ainsi ils ont pu, le temps d’une journée et demi, se projeter dans l’un des nombreux métiers liés à l’industrie du jeu vidéo. Du programmeur au game designer, en passant par le charact artist ou encore le sound designer, ce tour d’horizon fut très instructif ! Chaque intervenant avait pris en compte les questions, que nos étudiants leur avaient envoyées en amont, pour adapter leur exposé. C’est après un monologue riche en contenu que chaque étudiant a eu la possibilité de poser d’interagir avec les intervenants.
L’événement s’est déroulé dans les locaux de Montpellier, et son studio de 600m², mais des étudiants de Toulouse se sont joints à la fête, tandis que nos étudiants de Rennes ont pu suivre les conférences à distance. Une logistique qui a permis à l’ensemble de nos campus d’en profiter !
Certains ont travaillé sur Soldats Inconnus et Assassins Creed, d’autres sur Ghost Recon ou encore Crew 2. La plupart sont aujourd’hui mobilisés surBeyond Good and Evil 2, un projet d’envergure sur lequel ils se sont parfois appuyés pour illustrer leur propos pendant la conférence. Mais étant encore en développement, et donc sous NDA (Clauses de Non-Divulgation), nous n’avons pas le droit d’en dire plus à ce sujet…
Le séminaire a commencé avec Camille Pechon, RH chez Ubisoft Montpellier. Cette dernière a rappelé à nos étudiants que des informations confidentielles allaient leur être divulguées, et qu’elle comptait donc sur leur discrétion.
C’est alors que Jonathan Toti-Buttin est entré en scène pour leur parler de son métier d’Associate Producer. Sa mission consiste à s’assurer qu’un projet est mené à son terme. Pour cela, il doit faire appel à ses talents de manager et de superviseur. Il faut à la fois mettre en place un process solide et canaliser la créativité des artistes de son équipe pour respecter les intentions de départ dans les délais impartis.
"Je me suis rendu compte pendant ma formation que j’étais assez « touche à tout » et que la chose pour laquelle j’étais le meilleur, c’était d’arriver à gérer une épique tout en ayant une vision claire de là on voulait aller."
"Planifier, communiquer, mesurer et adapter, c’est ce que je fais tous les jours. Et la dernière chose importante, c’est de boire beaucoup de café !"
Puis ce fut le tour de Mathieu Montreuil, un Technical Game Designer qui a beaucoup retenu l’attention de nos étudiants, sachant qu’ils sont nombreux à vouloir suivre cette voie. Il a pu répondre à de nombreuses questions, plus ou moins personnelles, telles que "Comment faire un bon Game Designer ?", "En quoi consiste votre travail au quotidien ?" ou encore "Quel film est pour vous une source intarissable d’inspiration ?"
"Quand vous allez arriver sur le marché du travail, ne négligez pas la différence qui existe entre un gros et un petit studio. L’approche est complètement différente, vous n’aurez pas les mêmes responsabilités. Mais surtout, avec un petit studio, vous n’avez pas un recruteur en face de vous, mais directement l’un des concepteurs du jeu, et il faut adapter sa candidature en conséquence !"
Anthony Simon, Character Artist, nous a fait l’honneur de décrire en détail les différentes étapes de création d’un personnage de Beyong Good&Evil 2, ainsi que d’une présentation des outils qu’il utilise dans son travail. Outre la partie technique, Anthony a également parlé de son parcours, et notamment de son passage d’un petit studio à un gros.
"Quand on travaille dans une petite structure, on s’occupe de plusieurs choses à la fois : direction artistique, concept art, modélisation, animation, etc. On fait à peu près tout mais pas très bien, et c’est ce qui m’a poussé à travailler pour un gros studio comme Ubisoft. En revanche, la fenêtre de création est généralement plus restreinte."
On continue avec un Level Artist, Adrian Jacques, spécialisé dans l’architecture des niveaux pour Beyond Good&Evil 2. Ce dernier a précisé qu’il existe bien d’autres choses à faire dans ce métier, mais qu’il se cantonne à la création de bâtiment sur ce projet-là.
"Chaque projet a des besoins différents. Vous avez la chance d’être dans une école qui vous apprend une large palette de compétences, et c’est très bien. Il y a une vraie place pour des gens polyvalents dans l’industrie, des gens capables de sortir d’un rôle étriqué pour lequel ils ont été formés. C’est pourquoi il est important de progresser sur les fondamentaux artistiques car ils vous emmèneront plus loin que des compétences techniques. Quand le métier aura changé 3 ou 4 fois de logiciels au fil de ma carrière, ce qu’il en restera dans le fond, c’est que je suis un artiste et quelqu’un qui maitrise les fondamentaux artistiques nécessaires à mon métier."
L’intervention suivante était un duo de Programmeurs, Diane Primault et Antoine Bordes. Avec game designer, c’est le 2ème métier le plus connu du monde du jeu vidéo par le grand public, alors ils n’étaient pas trop de 2 pour nous parler de leur passion. Ils ont notamment décrit les grandes spécialités possibles : programmeur moteur, 3D, online, outils et gameplay. Nos 2 intervenants sont de cette dernière "espèce" et s’occupent des fonctionnalités liées à la jouabilité, aux mécaniques, à la logique et au "feeling". Antoine en a profité pour démonter l’un des préjugés les plus répandus sur sa profession :
"On ne passe pas notre vie sur des lignes de code. ». Avant de préciser que c’est peut-être vrai pour ceux qui s’occupent du moteur du jeu, mais pas pour ceux qui s'occupent du gameplay."
Nathan Lemaire est Economic Designer. Voici un métier qui n’existait pas il y a encore une 10aine d’années, et cela a particulièrement intrigué nos étudiants. En réalité, la création de systèmes de progression et d’économies virtuelles dans un jeu remonte à loin, notamment aux 1er RPGs (jeux de rôle). Ce n’est que récemment qu’on en a fait une spécialité à part entière, et cela est dû à la démocratisation des jeux mobile et la monétisation de contenu virtuel en monnaie réelle.
Un autre métier méconnu du jeu vidéo est celui de Sound Designer, expliqué Pierre Colomies. Cela comprend les effets sonores liés au gameplay ou à l’ambiance, mais également la musique. Il a, entre autres, travaillé sur ZombiU, Assassin’s Creed Unity et Ghost Recon Wildlands. Hormis la révélation de quelques « tips » pour créer des sons originaux, Pierre a insisté sur l’importance de défendre sa propre vision dans un projet.
"Il ne faut pas hésiter à y aller, à se dépasser, pour produire les effets recherchés. Quelquefois, ça peut aller très loin, comme dynamiter des barres d’immeubles entières pour obtenir le son d’une explosion. Et c’est grâce à des projets comme ceux-là que l’on a le droit à des banques de sons exceptionnelles."
On termine avec la réaction de quelques étudiants qui ont assisté à ce séminaire :
"Ce séminaire était une bonne idée, ça permet d’avoir un aperçu de la façon dont on travaille dans le secteur du jeu vidéo, notamment sur de gros projets. Et avoir des professionnels qui nous font des retours sur leur expérience personnelle, c’est toujours intéressant. Ce que j’ai préféré c’est que l’on a eu des intervenants parlant de métiers bien différents et qui se complètent, ça permet d’avoir une bonne vision d’ensemble de la production d’un jeu vidéo."
"Le Game design m’a pas mal plu et il y a eu aussi la conf sur le sound design. On n’en entend pas souvent parler, du coup c’était cool qu’on nous présente ça aussi.", Alexis.
"C’était vraiment intéressant d'avoir le retour de personnes qui sont en plein dans le milieu professionnel et qui participent à des projets AAA. Ça permet de se faire une meilleure idée de ce que font les différents corps de métier."
"Le métier qui m’a le plus intéressé est celui de game designer. C'est ce que j'aimerais faire à terme, donc c'était vraiment sympa et rassurant de voir que c'était bien ce que j'imaginais !", Vincent.



