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Workshop sur le Sound Design avec Isabelle Ballet

31/03/2021 - 7 minutes
Actualité
Toulouse

Isabelle Ballet est une des premières femmes en Europe à avoir travaillé en tant que directrice audio, chez Ubisoft. Cette professionnelle de renom, qui se qualifie comme une "joueuse curieuse", nous a fait le plaisir de venir rencontrer nos étudiants en jeu vidéo à Toulouse, durant deux journées.

 

Bonjour Isabelle, pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ?

"J’ai travaillé pendant 18 ans chez Ubisoft comme directrice audio, j’ai notamment participé à la création de trois Splinter Cell, de quatre Lapins Crétins, mais aussi de Red Steel 2 et, de Dark Messiah. Plus récemment j’ai œuvré sur le jeu Mario et les Lapins Crétins.

Récemment j’ai quitté Ubisoft pour revenir dans la région toulousaine, qui est ma région natale, où je suis actuellement directrice de projet dans une entreprise qui fait de l’intelligence artificielle (Synapse). Ce nouveau poste m’a permis de rester dans un secteur créatif, conservant également l’aspect innovation et tech dans mon travail."

 

En quoi consiste le métier de directrice audio ?

"Cela consiste à créer toutes les intentions artistiques audio au moment de la conception du jeu, et à penser la direction technique, tout en manageant l’équipe audio. 

Une des particularités de l’audio, c’est que l’on est amené à travailler avec tous les corps de métiers de l’équipe de développement d’un jeu. On travaille aussi bien avec les programmeurs que les graphistes, et même énormément avec les game designers. Le milieu du jeu vidéo est très excitant pour cela. On travaille tous ensemble, tout le temps et avec des profils très différents. Selon moi, c’est ce qui fait la richesse de ce métier et de cette industrie.

Pour obtenir un bon jeu, il faut que tous les corps de métiers puissent communiquer entre eux. Lorsqu’il y a des problèmes de communication entre les corporations, cela se ressent sur l’expérience de jeu. En audio on travaille d’autant plus avec tout le monde que l’on met du son partout. Le son est présent dans les décors, sur les personnages, sur les mécaniques de game play, mais aussi sur les trailers du jeu."

 

Qu’êtes-vous venue aborder avec les étudiants durant ces deux jours ?

"Comme il n’y a pas de spécialité audio à l’ETPA, l’idée était de leur donner une idée plus précise de ce qu’est le travail d’un designer audio ; de la conception du jeu jusqu’à son rendu final.

Souhaitant leur montrer la façon dont travaille l’audio designer avec les autres corps de métiers, j’ai fait un focus sur la conception de la bande son. C’est une étape très importante dans la création d’un jeu et beaucoup de choses se jouent à ce moment-là.

Il était aussi intéressant pour les étudiants de constater que la manière dont travaille l’audio designer, lors de la création de la direction technique, artistique et des intentions audios, est très proche de la façon dont travaille les graphistes et les game designers. Durant mon intervention, j’ai donc fait des parallèles entre ces métiers, pour que les étudiants s’aperçoivent que les problématiques des audio designers recoupent les problématiques des autres concepteurs de jeux vidéo, tels que les graphistes ou les level designers."

 

Quelle formation avez-vous suivi pour faire ce métier ?

"À la base je suis ingénieure du son (École nationale supérieure de l'audiovisuel à Toulouse). J’ai commencé par travailler à la radio, car à la base je ne me destinais pas du tout au jeu vidéo. D’autant plus qu’à l’époque, ce n’était pas une industrie aussi présente qu’aujourd’hui.

En 2000, je suis tombée par hasard sur Ubisoft où je pensais rester seulement un ou deux ans. Puis ce que j’y ai découvert m’a beaucoup intéressé. J’ai constaté que c’était un milieu dynamique, qui évoluait très rapidement. J’ai eu la chance de vivre l’expansion du jeu vidéo et l’avancé technologique qui nous a permis d’évoluer et de faire sans arrêt des choses de plus en plus intéressantes."

 

Vous avez été l’une des premières femmes à travailler dans le milieu audio du jeu vidéo. Que pensez-vous de la présence des femmes, aujourd’hui, dans ce secteur ?

"Nous sommes loin d’avoir atteint l’équité, et le fait même de poser cette question montre que le compte n’y est pas.  Je crois que l’on est, aujourd’hui, entre 25 et 30% de présence des femmes, tous métiers confondus, dans les studios en France. Il y a donc encore du travail avant que l’on arrive à un équilibre, mais au cours de ces 18 années chez Ubisoft, j’ai vu ce taux progresser et j’espère que cela va continuer. Il est normal que les femmes participent à ce domaine car on a tous quelque chose à apporter. Dans une équipe de développement, plus il y a de profils différents et plus cela enrichit un jeu.

En tout cas je ne pense pas qu’il y ait plus de machos dans le monde du jeu vidéo qu’ailleurs. Pour moi le problème n’est pas lié au secteur, mais plutôt à la société en général. Heureusement il y a une grosse prise de conscience actuellement et j’espère que cela permettra de faire évoluer les choses. Il y a encore pas mal de travail à faire, mais c’est en parlant de cela, notamment à l’école, que la situation s’améliorera.

La proportion de filles que j’ai pu rencontrer dans les promotions de l’ETPA, à Toulouse, est à peu près équivalente à la représentation des femmes dans l’industrie du jeu vidéo, à l’heure actuelle."

 

Que conseillerez-vous aux jeunes femmes qui souhaiteraient faire des études de jeux vidéo et travailler dans ce secteur ?

"Je leur conseillerais de faire leur métier du mieux possible, d’être à fond dans leur passion sans s’embarrasser de ces questions-là. Il faut faire confiance à la société, en espérant que les choses évolueront naturellement et qu’on en vienne à ne plus se demander “est ce que l’on a un homme ou une femme à ce poste ? “ ; mais plutôt “est ce que l’on a quelqu’un de compétent, qui a de bonnes idées et qui est capable d’apporter quelque chose ?

 

Qu’est ce qui est le plus important pour vous lors de l’apprentissage du jeu vidéo ?

"On voit souvent le milieu du jeu vidéo comme quelque chose de très technique, mais je pense qu’il faut surtout penser à développer sa propre curiosité, sa créativité et sa culture. Il ne faut pas laisser la technique nous bloquer car les outils ne sont qu’un moyen, ils ne doivent pas devenir un blocage. On finit toujours par dompter les outils."

 

Quel genre de gameuse êtes-vous ?

"Vu que je n’étais pas une fan de jeux vidéo, à la base, je suis arrivée dans ce milieu en étant assez curieuse et ouverte à tout. Je ne suis pas devenue une grosse gameuse et je finis rarement les jeux auxquels je joue. Par contre je joue à plein de jeux différents. En fait je suis une joueuse curieuse."

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