Adam Fuss, l’alchimiste
À son arrivée à New York en 1982, le photographe anglais Adam Fuss (né en 1961) expérimente de façon autodidacte, sans avoir recours à un appareil photo.
Les photogrammes lui permettront de « faire », et non de « prendre », ses images.
Plus proches des toutes premières photographies d’Henry Fox Talbot que des rayogrammes de Man Ray, il s’attache aux éléments naturels, à leur forme et à leur force.
Il capture ainsi, sur un support photosensible, les ondes de gouttes de pluie, les silhouettes de deux lapins viscéralement unis pour l’éternité, ou l’ombre grenouillesque d’un bébé sur une surface aquatique.
Leurs physionomies sinueuses semblent alors flotter comme des ectoplasmes, animant de leur énergie le vêtement sans vie.
Elle est aussi représentative de sa fascination pour ces reptiles dont il possède un grand nombre de spécimens dans son studio new-yorkais.
« Quand j’ai commencé à faire des photos de serpents se déplaçant dans l’eau, c’était dans une vision très positive. Ils voulaient s’échapper et être libres.
Ils véhiculent pourtant une image négative. Je m’intéresse à ce paradoxe et à la compréhension de cette perception péjorative. »
Parmi les procédés techniques anciens, Adam Fuss se passionne également pour les daguerréotypes, persistant à être étonné par leur procédé de réalisation.
Crédits photos : Adam Fuss