Les Mystères d'Osiris à l'Institut du Monde Arabe. Une scénographie immersive
Quel lien peut-il y avoir entre les expositions Osiris, mystères engloutis d'Égypte à l'Institut du Monde Arabe [du 8 septembre 2015 au 6 mars 2016] et Cartier au Grand Palais [du 4 décembre 2013 au 16 février 2014] ? Entre l'archéologie et le luxe ?
La marque de fabrique des deux scénographes. Sylvain Roca et Nicolas Groult plongent en effet à chaque fois le visiteur dans une ambiance immersive, une façon efficace pour rentrer dans le sujet.
Il est vrai que ce choix était particulièrement pertinent pour l'exposition de l'IMA : elle illustre le bilan de fouilles sous-marines qui ont redonné une place sur la carte de deux villes de l'Egypte pharaonique balayées au VIIIe siècle après J.-C. : Thônis-Héracléion et Canope dans le delta du Nil.
Il était donc important de retrouver cette ambiance sous-marine pour comprendre l'avancée des plongeurs ainsi que le contexte secret des cérémonies des Mystères d'Osiris – qui étaient rejouées chaque année juste avant d'ensemencer les terres agricoles. La couleur a un rôle très important, participant de l'ambiance onirique.
Une difficulté qu'ils ont dû résoudre est la grande différence d'échelle des objets, allant de la sculpture monumentale avec près de 4 mètres de haut à l'amulette de moins de 2 centimètres. Les vitrines et les socles se font transparents et s'effacent.
Les deux autres points importants pour les scénographes concernent le graphisme – il fallait impérativement des panneaux avec des textes à la ligne épurée – et l'éclairage – le scénographe lumière est à l'aise avec l'éclairage de théâtre –, ce qui participe également de l'accompagnement didactique d'une exposition.
Sylvain Roca et Nicolas Groult ont été choisis pour ajuster cette scénographie lors de la prochaine itinérance de l'exposition au British Museum à Londres, du 19 mai au 27 novembre 2016. L'occasion de comprendre les attentes et les codes d'un musée anglo-saxon.
www.sylvainroca.com
www.nicolasgroult.com