Nicky Hamilton, le photographe qui dessine et construit ses propres décors
Après un début de carrière en tant que directeur artistique dans l’agence de publicité M&C Saatchi, l’artiste Nicky Hamilton finit par se dévouer intégralement à la photographie.
Cet autodidacte britannique surprend par le niveau de détails et la mise en scène de ses images.
Toujours très composées et narratives, elles semblent sortir tout droit d’un film hollywoodien.
Encore plus surprenant, il conçoit et construit lui-même ses décors, dans lesquels il fait poser actrices et acteurs.
Entre symbolisme et performance, de fortes émotions ressortent de ses personnages, toujours accompagnés par des éclairages incroyablement travaillés.
Dans sa série « The Lonely Man », chaque photo a demandé environ 3 mois de préparation, avant de parvenir au résultat final ! (Il dessine, construit et met en scène tous ses décors)
Cette récente série explore la relation de l’artiste avec son père lorsqu’il était enfant, plongeant le spectateur dans un univers sombre et mélancolique.
Il crée tout d’abord son concept à travers des schémas préparatifs, qu’il fabrique ensuite en animation 3D pour y tester des ambiances de couleurs et envisager des éclairages possibles.
Il passe alors à la construction du décor et s’occupe de l’habillage et de la mise en scène de ses sujets.
Son travail sur l’éclairage lui permet d’obtenir des effets cinématographiques qui restent cependant très naturels.
Il travaille principalement avec un boitier Hasselblad moyen format et n’hésite pas à tester plusieurs expositions pour chacun de ses clichés (cette technique se nomme le « bracketing »).
Pour parachever ses créations, il apporte un soin tout particulier à l’étalonnage des couleurs et effectue des retouches minutieuses, tel un peintre sur une toile.
On peut trouver sur son compte Instagram des time-lapses qui dévoilent la construction et la mise en place de ses décors.
Un artiste qui mérite le coup d’œil et qui, à travers un processus créatif, lent et méticuleux, prend totalement le contre-pied de la « fast-photographie » trop répandue d’aujourd’hui.