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[ALUMNI] Lucas Frayssinet et Ophélie Giralt, dans l’émission “Échappées Belles”.

2022-11-16

Ce samedi 19 novembre, aura lieu la diffusion de l’émission “Échappées Belles” sur France 5 à 20h55.Deux de nos anciens étudiants, Lucas FRAYSSINET, Ophélie GIRALT sont partis pendant de longs mois sur les îles Féroes. Jérôme PITORIN (journaliste, réalisateur et animateur de télévision) de l'équipe d'Arté les a rejoints pour découvrir l'archipel de 18 îles, sur les Îles Féroé, qui constituent un pays constitutif du Danemark.BoutonLors de l’émission, ils parleront de leurs projets photographiques, iront visiter la capitale Tórshavn qui se situe sur l’île principale Streymoy. Nous les verrons tenir une dégustation de spécialités locales et ensuite, ils réaliseront une photo à la chambre photographique avec les enfants de la classe de la ville de Toftir. En effet, Ophélie et Lucas ont travaillé lors de la dernière année scolaire sur les mythes et les légendes avec cette classe de CM1. Ils ont réalisé différentes photographies avec les enfants en les mettant en scène avec des costumes. En voici la vidéo "backstage" :Lucas FRAYSSINET et Ophélie GIRALT Lucas, originaire d’Agen, a débuté la photographie grâce à son père également passionné. Il est donc allé suivre la formation BTS Photographie de l'ETPA et a continué avec la 3ème année d'Approfondissement. Lucas développe son activité de photographe, il crée en continu et navigue entre ses projets de portraits, et ses reportages, en France comme à l'étranger.  En 2020, il fut Lauréat de la Jeune Photographie Occitanie. En février 2021, il fait parti de l'Agence de photographes Hans Lucas. Son travail est axé sur l'humain ainsi que sur les problématiques sociales et environnementales.Ophélie est originaire du Nord-Est de la France. A 21 ans, elle intègre l'ETPA à Toulouse afin de poursuivre ses études pour obtenir une licence en photographie. En deuxième année de ses études, elle participe au campus international des Promenades Photographiques de Vendôme et obtiendra sa licence avec mention spéciale du jury pour le Grand Prix de septembre 2020.Elle s’oriente vers une photographie en rapport à l'enfance en explorant les fragments de ses souvenirs passés. Elle met un accent pour la mise en scène et le portrait. Leur Instagram :Lucas Frayssinet ; Ophélie Giralt(Crédits photo portrait : La Dépêche )

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[ALUMNI] Tao Douay lauréat du Prix LNP

2022-11-05

Les 4 et 5 novembre dernier a eu lieu à Paris le Festival Les Nuits Photo. Cet événement, créé en 2012, mais qui existe sous cette forme depuis seulement 2021, s’est tenu conjointement à L’Entrepôt (14e arrondissement) et à la Bibliothèque François Villon (10e arrondissement), et a rassemblé près d’un millier de personnes, venues découvrir les œuvres proposées par les candidats de cette édition 2022.Le Festival Les Nuits Photo met à l’honneur le film photographique, forme hybride qui offre aux photographes de nouveaux champs d’expression, que l'événement vient recomposer chaque année du Grand Prix LNP. Pour cette édition 2022, les organisateurs ont reçu pas moins de 96 projets, proposés par des artistes venus de France, de Belgique, d’Espagne, d’Allemagne, mais aussi d'Argentine, du Canada, du Sri Lanka, du Maroc et de Turquie.Chaos ou l’omniprésence de la mortEt c'est un ancien étudiant de l’ETPA, Tao Douay, qui a remporté le Grand Prix LNP. Une récompense attribuée pour son film Chaos dans lequel l'artiste, qui a remporté le Grand Prix Photo de l’ETPA en 2012, met en mouvement des photographies en noir & blanc, sur lesquelles il superpose des illustrations macabres, qui viennent rappeler au spectateur la fragilité de notre humanité, face à laquelle les hommes - de tous temps et de tous âges - sont tous égaux. "Nous venons au monde en sursis, explique Tao Douay, mais la mort est si terrifiante que nous feignons de l’ignorer. Pourtant, lorsqu’un·e proche s’en va, la gravité de notre condition nous rattrape". Une mort certaine donc, que l'on tente d'oublier, de repousser, mais qui est en nous à chaque instant, comme le rappelle ce travail, certes sombre, mais empreint d'une grande sincérité.Des talents au révélateurEn remportant le prix LNP, Tao Douay se voit octroyer une dotation de 1000€ par la SAIF. Aussi, son travail sera diffusé sur les médias partenaires du festival (9 Lives Magazine et Fisheye Magazine), ainsi que dans le cadre des Promenades Photographiques de Blois et des Nuits Photographiques de Pierrevert.Cette édition du festival Les Nuits Photo a été l'occasion de mettre en lumière d'autres jeunes talents. On peut notamment citer Julien Athonady et Thibault Le Marec, lauréats du prix Diapéro 2022 avec leur film Cape ou pas Cape ?, ou encore Salomé Hévin, qui a remporté le prix de la Cassette 2022 avec son film Des frères.© Tao Douay, Lauréat du GRAND PRIX LNP 2022 avec CHAOS 

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[CONCOURS] Les résultats du Grand Prix ISEM 2021

17 mai 2021

Les résultats du concours ISEM 2021 (ImageSingulières, ETPA et Médiapart) pour la 4e année consécutive sont dévoilés ! Les lauréats de l’année 2021 reçoivent le soutient d’ImageSingulières de l’ETPA et de Médiapart pour leurs  projets photographiques en cours qui s’inscrivent dans le champ de l’image documentaire.Les lauréats des Prix ImageSingulières / ETPA / Mediapart Chaque année, la ville de Sète accueille des photographes réputés dans le cadre du festival ImageSingulières. Le directeur artistique et co-fondateur, Gilles Favier, est un ancien étudiant de l’ETPA et photographe de renom. Ouvert aux photographes du monde entier, les Prix ISEM voient ses lauréats 2021 dévoilés.Le Grand Prix ImageSingulières / ETPA / Mediapart a été attribué à Myriam Boulos pour son travail sur le Liban. Ce Prix doté 8000 euros va permettre à la photographe de développer et achever son travail documentaire en cours, Ce prix devra être utilisé pour la production du travail récompensé et fera l’objet d’une exposition à l’édition suivante d’ImageSingulières ainsi que d’une publication de portfolio sur le site de Médiapart.Née au Liban en 1992, Myriam Boulos vit et travaille à Beyrouth, elle photographie la ville via une approche documentaire mais aussi sous forme de recherche personnelle « Comme un moyen d’explorer, de défier et de résister à la société » écrit-elle.Le Prix Jeune Photographe ImageSingulières / ETPA / Mediapart a été attribué à Choé Harent (ancienne étudiante ETPA 2019) pour sa série Le temps d’une pause.Ce Prix doté de 2000 euros est réservé aux photographes de moins de 26 ans résidant sur le sol Français et permettra à Cloé Harent d’être publiée dans des portfolios sur le site de Médiapart.Les autres travaux de Cloé Harent >>> Souriez à la vie et Presque trop tardL’ETPA une formation d’excellenceÉcole pionnière de la photographie, l’ETPA a vu naître un grand nombre de photographes de renom. Fondée à Toulouse en 1974, elle devient non seulement un lieu d’études où l’on enseigne la pratique et les techniques photographiques mais également elle est un lieu de réflexion élargie au champ culturel de l’art en général.  L’ETPA veille à ce que chacun de ses étudiants révèle son talent dans la maîtrise de ses environnements professionnels, techniques et artistiques.Corine Fransen, Directrice Pédagogique de l’ETPA affirme :« À l’ETPA la passion est le point de départ et la pugnacité le maître mot. La rigueur et la nécessité de s’exprimer prévalent sur le reste. (…) L’ETPA consolide chaque année son ancrage professionnel pour permettre une insertion optimale à ses étudiants (…) Grandir, affirmer ses choix s’épanouir, définir son art et se définir soi-même. Voilà ce à quoi tendent les étudiantsà leur entrée à l’ETPA et ce qu’ils parviennent à accomplir au fil des ans. Ils réalisent alors que le talent s’exprime par le travail et la persévérance ».(Crédits Photo : Ferme biologique de Visargent - Février 2019. © Cloé Harent / Myriam Boulos à Beyrouth)

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[ENTRETIEN] avec Yohan Burel, photographe de mode

12 mai 2021

Yohan Burel est diplômé de l'ETPA avec une formation BTS Photographie et une 3ème année de spécialisation. Après avoir été opérateur numérique sur Paris, il a décidé de devenir photographe de mode.Voir sa ficheA-t-il été facile pour toi d’intégrer le milieu de la photographie ?"Non, et ça ne l’est toujours pas. C’est un métier difficile et très compétitif. Ce n’est pas évident de trouver sa place, et ce qui fait que l’on fait carrière là-dedans c’est que l’on n’abandonne jamais.J’ai moi-même connu des périodes où je ne savais plus si je pouvais devenir photographe.  Non pas que je ne voulais pas, mais je me demandais comment je pouvais y arriver. Il n’y a pas de règles dans ce milieu et ce n’est pas toujours évident de comprendre comment ça fonctionne."Quel regard portes-tu sur ton parcours ?"Je dirais qu’avant je faisais partie de l’orchestre et que maintenant je suis devenu chef d’orchestre.Je suis passé par toutes les étapes : retouches photo, assistant, lumières, production, gestion d’un studio et d’une équipe. Tout cela m’a permis d’avoir plusieurs cordes à mon arc et d’être meilleur en tant que photographe. J’ai une bonne connaissance du matériel, je sais ce dont j’ai besoin lorsque je fais un shoot en extérieur ou en studio ; et je sais aussi gérer l’équipe d’un shoot (du client, au DA, en passant par le coiffeur, le maquilleur et le mannequin.Je trouve important d’avoir laissé venir les choses durant mon parcours. Je n’ai jamais forcé le fait de devenir photographe."Se met-ton à nu avec la photographie de mode ?"Oui, car c’est un point de vue, une approche. Je sais qu’il y a une tendance qui fait que la photographie de mode peut être mal vu, mais je trouve que c’est un milieu très créatif. Certes, il y a la photo de mode qui permet de manger et qui n’est pas très créative. Mais il y a également des projets beaucoup plus artistiques, comme ceux réalisés par Paolo Roversi.Ce photographe est un véritable artiste, profitant des moyens qui lui sont offerts par les magazines, pour créer des images. Ces images-là sont ses créations, des choses qu’il propose. Et, selon moi, à partir du moment où l’on propose quelque chose qui nous tient à cœur, on se met à nu."

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Les métiers d'art : les pros en parlent à l'ETPA

30 avril 2021

Les Écoles Créatives ESMA et ETPA Toulouse ont invité des professionnels à participer à des conférences. Ces professionnels ont échangé autour des métiers d’arts et ont livré leurs parcours et leurs conseils devant les caméras. Jeu vidéo, animation 3D, Motion graphics design et photographie sont les différents secteurs abordés lors de ces conférences filmées.Découvrez les coulisses des métiers d’art en vidéo, sur le site dédié à cet événement !Monmetier.artDes expériences croiséesInstallés au cœur de l’un des studios photos du campus Toulousain des Écoles Créatives, les professionnels sont invités à échanger autour des métiers d’art, de leur parcours et partagent leur expérience.Plusieurs tables rondes sont proposées :En jeu vidéo, il s’agit d’un échange entre le référent pédagogique de la section jeu vidéo Jérôme Mallet et l’ancien étudiant Angelo Pinho Dos Santos, actuellement Level Designer Junior à Ubisoft Annecy.Au sujet du motion design, Edouard MARPEAU référent de section Motion Graphics Design à l’ESMA et Designer Graphique et l’ancienne étudiante Ophélie POZZA aujourd’hui Motion designer/graphiste répondent à l’interview du journaliste sur le plateau.Concernant l’animation 3D, le professeur Grégoire VANNIER également directeur de production indépendant et Bastien HAMIDI qui s’occupe du Lighting et du Compositing chez O2O Studio (série « Idéfix et les Irréductibles ») parlent de leur métier et de leur expérience.Et en photographie, le référent de section 3e année Philippe GROLLIER et photographe professionnel est face à Shannon AOUATAH, Photographe indépendante chez Studio Ze.Des échanges riches qui permettent non seulement de partager les expériences de chacun mais également la découverte des métiers d’art via ces conférences mises à disposition du public.Parallèlement, les futurs étudiants en recherche de formation, peuvent découvrir les voies à suivre pour accéder à leur futur métier.Une relation de confianceOrganisé au sein du campus Toulousain ces diverses conférences, disponibles pour le public, sont soutenues par la Cité de l’espace et le magazine toulousain Clutch.En effet, les 2 partenaires ayant collaborés avec les étudiants par le passé, ont fait à nouveau preuve de confiance en encourageant les projets des écoles ESMA et ETPA.Cette relation de confiance est renforcée via de tels événements organisés par les écoles créatives ESMA et ETPA de Toulouse.Des échanges autour des métiers d’art, tels que le cinéma d’animation 3D et effets spéciaux, le Motion Gaphics Design, le jeu vidéo et la photographie sont le fruit d’une rencontre entre la pédagogie et les anciens étudiants aujourd’hui professionnels reconnus.Le campus toulousain forme des talents et ses futurs ambassadeurs, permettant aux écoles de rayonner à travers le monde !

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[ENTRETIEN] avec Johanna Senpau, "Des femmes au coeur de la crise"

29 avril 2021

C'est à l'occasion de la publication de sa série documentaire Des femmes au cœur de la crise, dans le prestigieux quotidien du monde de la photographie et de l'image 9LIVES, que notre ancienne étudiante Johanna Senpau nous livre quelques mots.Le temps d’un tête-à-tête en toute simplicité, elle accepte de nous raconter son parcours depuis sa sortie de l’école et nous confie même ses projets à venir.[[push]]De l'école ETPA à Hans LucasComment as-tu intégré le monde professionnel de la photographie ?"Dès que je suis sortie de l’école, j’ai essayé de me faire une place. J’ai dû contracter un crédit pour financer ma troisième année de formation à l’ETPA ; alors une fois diplômée il fallait que je vive de la photo. Et puis, au-delà de mon prêt, ma formation de photographe était une reconversion professionnelle, donc je me devais, personnellement, de réussir.Au début, j’ai démarché beaucoup d’entreprises, j’allais dans les clubs d’entreprises. Et tout cela m’a apporté des clients. Ayant des compétences techniques solides, je pensais être plus légitime dans la photographie d’entreprise. Je sais que certains photographes considèrent les contrats photo tels que l’immobilier, l’événementiel ou les photos de trombinoscope d’entreprise, comme de la « petite photographie » ; mais concrètement, ce sont des travaux tellement récurrents et rapides que c’est ce qui m’a permis de me dégager rapidement un salaire fixe.J’ai toujours continué de faire du photoreportage à côté, comme Bloc 12, qui m’a pris 2 ans. Mais à cette époque je ne pensais pas pouvoir réussir dans ce qui me plaisait vraiment ; d’autant que je ne connaissais pas les codes de la presse. Aujourd’hui cela est différent. Depuis la naissance de ma fille, je me suis recentrée, j’ai pris conscience que je voulais explorer ce qui me plaisait vraiment et que je voulais développer le côté reportage. C’est pour cela que je suis rentrée chez Hans Lucas.Je trouve ce collectif très intéressant. Il me permet d’apprendre les codes de la presse et de repenser à cette photographie qui me faisait envie mais que je mettais de côté pour m’assurer une situation financière. Aujourd’hui je n’ai plus cette urgence. Il est clair que je ne fais pas de la photo documentaire ou d’auteur pour gagner ma vie, mais au moins je fais ce qui me plait.Bien sûr, la consécration serait d’arriver à ce que mes travaux soient publiés, à ce que mon travail soit reconnu. Lorsque l’on manque de confiance en soi, on apprécie forcément que les autres reconnaissent votre travail."[[push]]Peux-tu nous parler un peu de la série Des Femmes au cœur de la crise, qui vient d’être publiée dans le magazine 9LIVES ? D’où vient la réflexion qui t’a amenée à ce reportage ?"À la base j’avais prévu de faire une série sur les commerçants au sens large, hommes et femmes. Lorsque j’ai commencé à travailler sur ce sujet, je ne savais pas vraiment pourquoi je le faisais, puis, à force d’interroger ces personnes, je me suis rendue compte que cela me faisait un bien fou. J’ai ressenti un effet miroir entre leurs témoignages et ce que j’éprouvais. Moi aussi cette situation de crise sanitaire m’affecte et c’était agréable d’en discuter avec eux, d’avoir cet échange.Au fur et à mesure, j’ai fait le choix d’axer mon reportage sur les femmes car le reflet entre elles et moi était plus fort ; je m’y retrouvais plus. Et puis, lors de mes échanges, ce sont surtout les femmes qui prenaient la parole. À ce moment-là je suis aussi rentrée chez Hans Lucas, où l’on m’a conseillée d’axer mes reportages de fond.J’ai tout de même proposé cette série dans sa totalité pour des concours." Tu as l’air d’être une touche à tout. À quoi as-tu envie de te frotter en ce moment ?"Actuellement, je travaille sur deux projets très différents. Le premier est un reportage destiné à la presse ; et l’autre relève d’avantage du travail d’auteur.Le reportage traite d’un refuge animalier et des animaux maltraités qu’il recueille. Je souhaite dénoncer cette maltraitance, raconter leurs histoires et créer de l’empathie pour eux à travers mes photos.J’essaie toujours de faire ressortir le positif lorsque j’aborde des sujets difficiles. Lorsque j’ai fait ma série Welcome to the City, sur les migrants de Calais, il m’était difficile de les photographier dans leur misère. Du coup j’ai pris le parti de montrer les clandestins qui s’étaient improvisés commerçants, créant une ville improbable, avec une vie sociale organisée ; malgré les conditions dans lesquelles ils vivent. Je voulais montrer cette force.Le deuxième sujet sur lequel je travaille est amusant puisque c’est lui qui est venu à moi. Il s’agit d’un travail sur un couple dominant-dominé. C’est l’un des partenaires de ce couple qui m’a contacté après avoir vu ma série Désir Obscur.Je trouve intéressant de voir comment je vais réagir face à cela car je suis plutôt d’une nature pudique. Mais je crois que mon envie d’apprendre et mon intérêt pour les autres dépassent cette pudeur. Avec ce sujet, je découvre un milieu qui m’était inconnue, je prends conscience du respect qu’il y a dans cette pratique, entre les partenaires ; et j’apprends beaucoup en discutant avec ce couple. Ce travail est vraiment très intéressant et je pense que ce sera un sujet sur du long cours."[[push]]Tu serais plus heureuse d’être publiée sur un sujet presse ou auteur ?"Je mets la même implication dans les deux. Mais je pense que je me vois plus un avenir dans le documentaire. J’aime m’intéresser aux autres, et je retrouve cela dans la photo documentaire. Ce qui me plaît c’est d’échanger et d’apprendre des autres.Mes travaux d’auteur relèvent d’avantage du plaisir personnel." Indiscrétions photographiques Quel est ton matériel et pourquoi ?"La plupart du temps je travaille avec un Reflex Nikon D610. Il est pratique pour bosser.Mais j’ai plusieurs optiques, selon ce que je souhaite réaliser. Ceux que j’utilise le plus souvent sont un 24x70 pour les photos d’entreprise et un 16 millimètres pour l’architecture. Toutefois j’ai aussi un un 50mm et un 24 à décentrement. J’ai aussi un Quadra Elinchrom et du matériel de studio ; en bref, je m’adapte.Pour certains de mes reportages, j’utilise aussi un Fujifilm X100F. L’avantage de cet appareil c’est qu’il est petit et qu’il ne fait pas de bruit. Il est d’ailleurs pratique pour les photos que je réalise actuellement au refuge animalier, car ça me permet de ne pas effrayer les animaux.Pour mon travail sur le couple, je leur ai donné un Polaroïd qui accompagnera la série que je ferai avec le Fujifilm.J’ai oublié de te dire la dernière fois que j’ai plus que deux optiques, le 24x70 et le 16mm sont les plus utilisés mais j’ai aussi un 50 mm et un 24 à décentrement. J’ai aussi un Quadra Elinchrom et du matériel de studio. Sinon à part ça, c’est bon tu peux le publier." Que t’apporte la photographie ?"La photographie m’apporte beaucoup psychologiquement, et à plusieurs niveaux.Chaque boulot, chaque série que j’ai faite, m’apporte personnellement. C’est une expérience de vie à chaque fois. Par la photo je ressens de l’amusement, et l’envie de maîtriser de nouvelles techniques. Mais cela me permet aussi de bousculer mes codes." (Crédit Photo portrait : crédit photo : Christian Sanna)

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Intervention de Laurent Monlaü

23 mars 2021

Laurent Monlaü, voyageur "épicurieux" et passionné, nous a fait le plaisir d’intervenir, pour la première fois, à l’ETPA de Toulouse. Amoureux de la géographie et de l’Humain, il a projeté son travail à nos étudiants, étalé sur une quarantaine d’années. Qu’êtes-vous venu aborder avec nos étudiants lors de votre intervention à l’ETPA ?"J’ai abordé plusieurs thèmes, montrant une forme de diversité, tout en ayant un tronc commun et une unité à travers cette diversité ; que cela soit à travers le sujet ou le traitement.J’ai montré aux étudiants de l’ETPA l’évolution d’une œuvre et d’une carrière sur le long temps, avec l’importance de l’aspect humain que l’on rencontre dans l’expérience de la photographie." Selon vous, qu’est ce qui est fondamental lors de l’apprentissage de la photo ?"Personnellement, j’ai surtout appris sur le tas, mais je pense qu’en photographie il est important de trouver son propre chemin.Pour moi, le B.A BA c’est de regarder ce que les autres font et de s’affirmer par rapport à cela. Il faut avoir des passions. En général on ne retient pas ce que l’on n’aime pas. Pourtant on peut être envahi par ce que l’on n’aime pas, et cela nous construit aussi pour aller vers ce que l’on aime, vers ce que l’on est.Je pense que la source de l’apprentissage c’est le questionnement critique constant. Que cela soit un questionnement sur soi, sur les autres ou sur le médium. Après il y a bien sûr la technique qui est très importante dans l’apprentissage. Même les techniques les plus simples peuvent être compliquées car cela ne se résume pas à l’outillage ou à l’appareillage." Quels conseils donneriez-vous aux étudiants en fin de cursus ?"Pour moi il n’y a pas UN conseil à donner car cela dépend de leur carrière et de leurs volontés. Certains voudront peut-être faire du business et d’autres feront de la photographie avec une démarche plus personnelle et intime. Il n’y a pas de martingale, il faut le faire avec passion et amour.Par contre, je leur conseillerais de profiter d’être ensemble car cela leur permet d’échanger des points de vue et de pouvoir expérimenter à plusieurs. Je les encourage à garder cette foi juvénile et ludique sur le médium photographique." Quelle relation entretenez-vous avec la ville de Toulouse et sa région ?"Je suis marseillais d’origine, et j’ai travaillé durant toute ma carrière à Paris. Toutefois il est clair que Toulouse est un phare photographique originel et de ce fait j’ai croisé à Paris plusieurs les personnalités de la photographie qui été toulousaines.À Paris, j’ai d’ailleurs suivi un stage chez Contrejour, dont le directeur était Claude Nori. Et celui qui donnait les conseils de tirage était Jean-Marc Bustamante, qui est toulousain également.Je ne pense pas que ma relation cette ville soit un hasard. Selon moi, il y a un lien qui s’est fait entre elle et moi. Et je pense que si j’avais dû étudier la photographie, sans pouvoir me payer une école américaine, j’aurais choisi l’ETPA." Quelles sont vos influences ?"À l’origine, elles sont plutôt américaines. Parce que les américains ont compris plus vite que d’autres la force de ce médium.Toute la tradition du paysage américain, de Wayne F. Miller à Stephen Shore, ou encore Edward Sheriff Curtis, construit l’Amérique. Leurs travaux racontent l’histoire de l’Amérique en photos ; tout comme la conquête de l’Ouest s’est construite avec les rails et les trains. La photographie a conquis l’espace américain." Argentique ou numérique ?"Pour moi ce sont deux process complètement opposés. L’un implique de commencer par la fin et l’autre par le commencement.Lorsque l’on travaille en argentique, on a notre sixième sens en éveil car il s’agit de capter une scène à l’aveugle. On crée une image latente sur un film qui nécessitera un processus de chimie pour obtenir le résultat. Et puis l’on sent si quelque chose s’est passée, si on a enregistré suffisamment de thèmes autour de la bonne image pour avoir ce que l’on veut.À l’inverse, en numérique, on ne réfléchit plus l’image. On a de suite un résultat qui demande ensuite d’être affiné et valorisé. Je ne pense pas que cela soit plus simple car lorsque l’on a maitrisé l’argentique pendant 30 ans, passer au numérique peut être casse gueule.Au début le numérique ne me séduisait pas, et maintenant je m’y retrouve totalement. Je trouve que cela correspond très bien à l’évolution de mon œuvre. La fougue branquignole de la jeunesse s’est transformée en une sorte de sagesse qui va vers l’épure, et le numérique est parfait pour cela." Vous travaillez principalement en couleur. Quel est votre rapport à la couleur ?"Le noir et blanc a longtemps été ma passion. Puis, je me suis posée la question de la couleur car je la trouvais injustement méprisée. À l’époque il fallait faire du noir et blanc, respectueux, 30-40 et les photographes regardaient la couleur avec condescendance.Or, les américains, ou même les allemands, travaillaient la couleur. Du coup, j’y suis allée à fond la caisse et cela correspondait tout à fait à mon caractère baroque.La couleur a été un terrain de jeu alchimique, expérimental et joyeux, qui correspondait à ce que je voulais vivre et expérimenter. Et puis c’était une provocation, car j’allais dans des sentiers qui n’étaient pas battus et qui étaient mal considérés. À ce moment-là de ma carrière, j’en ai eu marre de faire du noir et blanc, et je me rends compte que la façon dont je travaillais la couleur correspondait à une forme d’expression de mes sentiments. La couleur était alors, plus en adéquation avec mon caractère, ma façon de voir le monde et de danser." J’ai l’impression que vos séries sont souvent dans des pays en bord de mer ou d’océan (Out of Blue, Eden, Cupa du Mundo). Une attirance particulière pour l’eau ou pour sa couleur ?"Je pense que ce qui m’intéressait c’était la forme d’hédonisme que l’eau provoque chez les gens qui y vivent au bord. C’était plus l’élément de l’eau que sa couleur qui m’attirait. Car même si j’ai beaucoup travaillé sur le bleu, je pouvais le retrouver avec le ciel.Et puis je suis marseillais, j’ai grandi au bord de la mer. Ça doit sûrement rentrer en compte." Vos séries étant très portées sur les voyages, quel est votre rapport à ces derniers ?"Mon rapport aux voyages vient peut-être de l’enfance et des cartes de géographie. J’ai toujours adoré les cartes de géographie car pour moi c’était la base de toute évasion possible. Je pense d’ailleurs que la découverte de la géographie est la base du voyage et de l’histoire humaine. En commençant par connaître la planète, en s’y intéressant, on comprend le monde. L’idée du voyage c’est de comprendre le monde. La photo est faite pour comprendre le monde." Dans vos sujets, vous semblez toujours représenter l’ensemble des classes sociales. C’est important pour vous de montrer tout le monde ?"C’est un penchant naturel. Ma personnalité fait que j’ai toujours voulu évoluer comme un poisson dans l’eau avec tout le monde. Je suis curieux de tout et de tout le monde ; et cela se reflète dans mon travail.Je peux travailler sur des classes sociales particulières, comme je l’ai fait à Las Vegas avec les mormons. Mais lorsque j’aborde ces classes-là, je ne rencontre pas juste des mormons. Je rencontre des humains, avec leur spécificité communautariste. Il y a, à ce moment-là, une sorte d’empathie que je ne traduis pas forcément dans la photographie. J’essaie plutôt de mettre dans mes photos, la finesse qui provoquera un questionnement. Je ne suis ni dans la caricature empathique, ni dans la caricature critique. Cela m’intéresse de lier connaissance avec ces gens parce qu’il y a toujours quelque chose à tirer d’une rencontre. On ne peut pas parler de gens que l’on n’a pas rencontré ; il faut aller au contact des gens." Quelles sont, selon vous, les qualités essentielles pour faire de la photographie documentaire ?"Être curieux, documenté et intuitif. Je pense qu’il faut aussi savoir être patient et empathique." Un mot pour la fin ?"En photographie, on fait la seule chose que l’on sait faire. On est bon qu’à ça ! Grâce à la photographie on tisse des liens avec le monde et on essaie de mettre un petit peu de pensée, de questionnement et d’amour."-----Cette conférence s'intègre dans le cycle "Les grands témoins de la photographie". (Photo©Karen Biswell)

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[ALUMNI] "Paroles d'images", un podcast de Raphaël Bourda

22 février 2021

Paroles d’images est une série de podcasts élaborée par Raphaël Bourda, un ancien étudiant de l’ETPA en BTS photographie. Avec cette émission, il donne la parole à des passionnés de la photographie. Ils nous parlent de leur univers et de leur rapport à l'image.Une émission qui promet !L’omniprésence de l’image constitue une des caractéristiques de notre temps. Derrière ces images, il y a des hommes et des femmes, des artistes et des techniciens, mais des amoureux de leur discipline avant tout.Comment découvrir cet univers si particulier et parfois un peu mystérieux ? Pour répondre à cette question, Raphaël Bourda a décidé de proposer des podcasts vidéo au format long et posé, dans lesquels il espère recevoir bon nombre de gens intéressants issus du monde de l’image (photographes, vidéastes, modèles, retoucheurs, etc.).Des gens passionnés et passionnants dont on découvrira l’univers dans chaque épisode. (Raphaël Bourda)Le jeune photographe, désormais installé en région parisienne, abordera au cours de ces entretiens "la technique mais aussi l’esthétisme de l’image", indique-t-il dans le l’épisode pilote que l’on peut visionner depuis décembre dernier sur YouTube.PAROLES D'IMAGES : Épisode 1Le Studio Cuicui "à la Une"À la Une de ce premier volet :  La photographie à l'ancienne, en compagnie de Aude Boissaye et Sébastien Rande du Studio Cuicui à Pantin.La particularité de ces deux photographes professionnels est qu'ils travaillent essentiellement en lumière naturelle.En fait l’idée, c’est de retrouver les matériaux, les outils des pionniers de la photographie et l’esprit des premiers salons photo. (Aude Boissaye)Le collodion humide : le savoir-faire à l’ancienneAu cours de ce long et fertile échange avec Raphaël Bourda, que vous soyez béotien en la matière, amateur ou fondu de photo, vous découvrirez un monde chargé d'histoire et d'artisans au sens noble du terme. C'est un temps de pionniers, avec la technique du collodion humide, procédé photographique attribué à l'Anglais Frederick Scott Archer en 1851 et majoritairement utilisé aux États-Unis jusqu’à l’entre-deux guerres. Nadar a réalisé la quasi-totalité de ses portraits en utilisant cette technique argentique."Avec ce procédé, on ne prend pas des photos, on les fabrique", avance Aude Boissaye. Il est vrai qu’il faut compter quinze minutes entre deux clichés. Impatient s’abstenir !"Cela nous permet de revenir à l’essentiel : un cadre, une lumière, un objet avec un résultat parfois aléatoire", précise Stéphane Rande.Au total, une mine d’informations (lumière, optique, temps de pose, plaques, développement sur du verre ou du métal, tirage) vous sera révélée. Un savoir-faire à l’ancienne, captivant et enrichissant durant plus de quarante minutes. Un format long mais justifié par la densité de son contenu.  Clairement, Raphaël Bourda a transformé l’essai dès sa première tentative et on l'encourage à continuer !  

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Interview de Jane Evelyn Atwood

11 février 2021

30 ans d’intervention à la section photo de l’ETPAFêtant cette année, ses 30 ans d’intervention à l’ETPA, Jane Evelyn Atwood est une fidèle de l’école. Chaque année, nos étudiants ont ainsi l’honneur de l’accueillir et de découvrir le parcours professionnel de cette photographe franco-américaine.Tel un passeur de relai, Jane Evelyn Atwood vient raconter les différentes étapes de sa carrière de photographe, de ses débuts, 19 rue des Lombards, jusqu’à aujourd’hui.La rue des Lombards c’était mon ETPAEntretien avec Jane Evelyn AtwoodQue souhaitez-vous transmettre lorsque vous venez raconter votre parcours aux étudiants de l’ETPA ?La passion ! Mais aussi l’expérience. Ça fait longtemps que je fais de la photographie ; j’ai appris de mes erreurs et je leur transmets cela en espérant qu’ils pourront être avertis plus rapidement que je l’ai été. Je suis contente de pouvoir les aider et les inspirer en partageant mon vécu.Je souhaite également leur faire prendre conscience de la difficulté qu’il y a à être photographe. Car même si c’est une passion, ce n’est pas facile. C’est compliqué de devenir photographe, quelle que soit l’époque, et il n’y a pas de mode d’emploi. Selon moi, être photographe est quelque chose qui vient du cœur, des tripes. Il faut que ça soit une passion. Et surtout, il faut avoir quelque chose à dire. Quel est, selon vous, le plus important lors de l’apprentissage de la photo ?Avoir une base technique suffisante pour être capable de faire de la photographie sans penser à la technique.Lorsque l’on conduit une voiture manuelle : on conduit sans penser aux changements de vitesse, on fait ça de manière automatique et l’on regarde uniquement ce qui vient vers nous. Pour moi, il en va de même en photographie. Evidemment, c’est plus facile aujourd’hui, grâce au digital. La technologie du numérique permet d’avoir une marge d’erreur bien plus grande qu’à mes débuts. Lorsque j’ai commencé la photographie, il fallait être précis sur la lumière, sinon on pouvait jeter le diapositif. De la même manière, il fallait décider dès le départ si l’on souhaitait travailler le sujet en noir et blanc ou en couleur. Aujourd’hui la question ne se pose plus puisque l’on peut changer cela après la prise de photo. Justement, vous qui travaillez le noir et blanc, mais aussi la couleur ; diriez-vous que la façon d’aborder le travail est différente en fonction du choix qui est pris ?Complètement ! Pour moi, le sujet va demander d’être fait en couleur ou noir et blanc. Pour mes travaux personnels, ce n’est pas moi qui décide, c’est le sujet qui l’impose. Même s’il est vrai qu’à mes débuts je travaillais en noir et blanc parce que cela était moins cher que la couleur. Vous qui parlez "d’obsession" pour les sujets que vous choisissez ; quand savez-vous que votre travail est terminé et abouti ?Mon travail est très personnel, et chacun de mes sujets commence par une interrogation de ma part. En effet, lorsque je choisis un sujet à photographier, je ne le connais pas du tout. J’apprends à le comprendre en le photographiant. Au fur et mesure que je trouve des réponses à mes questions, d’autres interrogations s’imposent à moi. Et cela continue jusqu’à ce que je puisse apporter une réponse à toutes mes questions. Je dirais donc que j’ai fini lorsque je n’ai plus de question, lorsque j’ai travaillé le sujet de A à Z. Mais je pense que c’est surtout un ressenti. Il n’y a pas de moment exact où je me suis dit que j’étais arrivée au bout de mon travail ; c’est un feeling qui s’impose à moi. Je vous avoue que, même aujourd’hui, je ne suis pas sûre de moi. De ce fait, j’ai une tendance à rester longtemps sur mes sujets. Mais je ne pense pas que cela soit un défaut, car il est très important d’être en accord avec soi-même lorsque l’on décide d’arrêter un sujet. Diriez-vous que la relation que vous avez avec vos sujets pourrait être comparable à une relation amoureuse ?C’est toujours une relation d’amour. Et même si je suis triste lorsque j’arrête de travailler sur un sujet ; je ne leur dis pas Adieu. Je m’interdis de penser que je ne reviendrais jamais sur ce sujet car si je faisais cela, je serais alors bien trop triste d’arrêter. Et puis, de toute façon ce n’est pas comme cela que ça se passe. Par exemple, lorsque j’ai sorti mon livre sur les prisons (Trop de peines. Femmes en prison), j’ai eu plusieurs autres commandes sur l’incarcération. On compare votre façon de travailler à celle d’un cinéaste. Pour vous, quelle est la différence entre le cinéma et la photographie ?La grande différence est évidemment qu’avec le cinéma, ça bouge. J’adore le cinéma, et j’aurais pu tenter ma chance dans ce milieu, mais j’étais tellement occupée avec mes photos que je n’ai pas eu le temps d’essayer autre chose. Personnellement, je ne fais pas plusieurs choses à la fois. J’en suis incapable ! Et c’est donc pour cela que j’ai toujours fait de la photographie. Quand je travaille sur un sujet, je ne veux pas me disperser.Toutefois je suis flattée de cette comparaison. Beaucoup de personnes m’ont dit que mon travail sur la Rue des Lombards était cinématographique, que cela soit à cause de la lumière, du manque de lumière ou même de l’ambiance. Cela me fait toujours très plaisir. Pour vous, quelle est la qualité essentielle pour faire du photoreportage ?L’honnêteté ! Il ne faut pas tricher ou faire de mise en scène. Le photographe doit photographier ce qu’il a devant les yeux. Et je pense que cela n’est pas négligeable car il faut arriver à le faire de façon à captiver le public.Je dirais que la deuxième qualité essentielle est l’éthique, car je pense que, plus que toute autre sorte de photographie, on regarde le photojournalisme comme une sorte de vérité.Pour exemple, la femme que j’ai photographié en train d’accoucher menottées. À cause de cette photo, l’on sait que c’est ainsi que cela se passait en 1996, aux USA. Et c‘est très important car cette photo a aidé à changer cette pratique.Mais même si cela ne change pas, la photo est une preuve que cela existe et ça c’est primordial.Personnellement, j’aime être considérée comme une photographe et non pas comme une photojournaliste ou une reportrice. Je trouve cela trop sectaire, et je tiens à ma liberté de photographe. J’aborde tel ou tel sujet selon ce que je considère nécessaire pour ce sujet, sans rester bloquée dans une case. À quel moment vous êtes-vous sentie photographe ?Cela est arrivé longtemps après mon premier travail, sur les prostituées. Je pense que j’ai pris conscience que j’étais photographe lorsque j’ai remporté le Prix W. Eugene Smith, même si lors de l’obtention de ce prix j’étais très anxieuse.Je photographierai toute ma vie. C’est ce que je suis.(Image à la Une, photo de Claude Truong-Ngoc)

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Workshop avec Yann Rabanier

29 janvier 2021

Yann Rabanier, lauréat du Grand Prix ETPA 2007, est venu aborder les portraits avec la section photographique. Pour cet expert du sujet, la photographie de portrait est avant tout une histoire de "bienséance entre le photographe et son modèle".Leçon d'un portraitisteCet artiste portraitiste a souhaité que les étudiants prennent conscience de l’empathie nécessaire au métier de photographe. Faire des portraits nécessite de réaliser une photographie, sans en oublier l’humain devant l’objectif. Pour Yann Rabanier, si l’étudiant arrive à faire en sorte que la séance soit aussi agréable pour lui que pour son modèle, alors il réussira à amener des images fortes (ou moins neutres) que ce qu’il a pu faire jusqu’à présent.Le premier jour du workshop, Yann a échangé avec les étudiants pour apprendre à les connaître, mais également pour qu’ils connaissent son travail. De ce fait, il n’a pas hésité à montrer les travaux réalisés durant sa formation à l’ETPA, mais aussi ses photographies en tant que professionnel, dont les loupés, afin de pouvoir expliquer son fonctionnement durant les prises de vues (avant et après), et permettre aux étudiants de désacraliser la chose. Quelques mots avec Yann RabanierQuels conseils as-tu tendance à donner aux étudiants, durant tes workshops ?C’est très variable car j’essaie de donner des conseils spécifiques à chaque personne.Cette semaine, je leur ai conseillé de se débrider. La personne face à eux n’est pas une marionnette en bois que l’on modèle avec de la lumière. C’est bien plus et, au-delà de l’enveloppe, des choses se passent. La photographie de portrait induit d’aller vers l’intime, de chercher des points communs ou des différences qui permettront d’alimenter une discussion et des réactions qui peuvent être touchantes. Le portrait est, selon moi, une danse que l’on doit mener sans pour autant dominer. C’est mettre l’autre en avant sans s’effacer sur le plan de la direction. C’est trouver avec l’autre l’équilibre entre ce que l’on veut mettre dans une image et ce que l’on doit faire. Qu’est ce qui est le plus important pour toi lors de l’apprentissage de la photo ?La curiosité est primordiale car elle fait partie de l’apprentissage personnel.D’un point de vue technique, je pense que la logique de la lumière est essentielle. Je trouve d’ailleurs qu’elle est de plus en plus complexe à faire comprendre, notamment depuis l’arrivée du numérique. Au fil des années et de mes interventions à l’ETPA, je me rends compte que les élèves ont de plus en plus de mal à voir ce qu’ils font. Ce qui est d’ailleurs très contradictoire puisque le numérique leur permet d’avoir instantanément le résultat sous les yeux.Il est indispensable de réussir à regarder. Or, je trouve que ce regard devient de plus en plus rare. Il faut que les étudiants réussissent à voir ce qui ne va pas et ce vers quoi ils veulent aller. Que retiens-tu de ta formation à l’ETPA ?Me concernant, la formation à l’ETPA a été très bénéfique. J’ai appris énormément de choses. Mais j’ai l’impression que c’était une ère différente. Avec le numérique, la photo se fait de façon plus légère, de façon plus mécanique. Cette année a été la première où je me pose autant de questions entre l’argentique et le numérique.En tout cas je trouve génial le fait de pouvoir venir rencontrer la nouvelle génération de photographes de l’ETPA, de retrouver mes anciens professeurs qui sont devenus des amis. C’est toujours un véritable plaisir et un honneur d’intervenir à l’ETPA, de faire partie des professionnels qui viennent ici.Mes années de formation à l’ETPA ont été mes meilleures années étudiantes ; et intervenir ici chaque année est comme un petit pèlerinage, pour moi.  A-t-il été facile pour toi d’intégrer le monde de la photographie ?J’ai intégré le monde de la photo par chance. Cela s’est fait en deux temps, alors que j’étais encore en dernière année de formation à l’ETPA.Dans un premier temps, le journal Libération a fait appel à des étudiants en journalisme et en photographie pour un papier en 4ème de couverture. Ils ont donc appelé l’ETPA pour trouver un étudiant en photographie et ce fut moi. Mon travail leur ayant plu, j’ai continué de travailler pour eux par la suite. J’étais déjà très orienté portrait en arrivant en 3eme année.Entre temps, nous avions eu un workshop avec Alain Duplantier, qui était l’intervenant de l’époque pour les portraits. Quelques temps après son intervention à l’école, il m’a appelé pour me demander si je pouvais faire un portrait à sa place dans un magazine car il n’était plus disponible pour le réaliser lui-même. Et tout a commencé ainsi.Après cela, j’ai su que, pour mon dossier de 3ème année, je voulais réaliser un book efficace, me permettant de trouver du travail à la sortie de l’école. Je me suis donc consacré aux portraits de célébrités afin de pouvoir présenter mes travaux dans les rédactions sans avoir à préciser que j’étais fraîchement diplômé. Comment t’imprègnes-tu de la personnalité de tes modèles, pour réussir à la faire transparaître à travers le médium photographique ?Il faut de l’empathie pour faire ce boulot ! On est constamment en relation avec des gens.Mais je ne cherche pas à m’imprégner de quelqu’un, je cherche plutôt la rencontre. Évidemment, cela dépend du portrait que l’on souhaite réaliser, mais personnellement je ne cherche pas à trouver exactement la personne que j’ai en face de moi. C’est plus une rencontre. Ce que je trouve intéressant ce sont les différentes façons dont l’on peut se comporter en fonction de la personne que l’on a en face. Lorsque je travaille, je m’imprègne du moment passé avec la personne. J’essaie de prendre en photo une rencontre, le souvenir d’un moment passé avec elle.Je travaille sur l’échange ; je préfère la discussion au monologue. Toi qui fais partie d’une agence, quel est leur avenir, selon toi ?C’est un vaste sujet, notamment avec le ministre de la culture actuel qui dénigre la photographie. On passe en sous-catégorie dans l’art, dans sa représentation de l’art. J’adore l’opéra mais ce n’est pas pour autant que je classifie un art supérieur à un autre. Pour moi ce sont tous des supports pour faire vivre des choses aux autres par le biais de la catharsis. Il me paraît incompréhensible de sous grader un médium.En l’occurrence, l’avenir des agences est un peu complexe. L’État subventionne les rédactions à hauteur de millions d’euros, mais cela n’empêche pas la plupart d’entre elles d’être en déficit. De ce fait, la plupart font appel à des agences comme MODDS pour leur acheter des images de célébrités et ainsi donner envie aux lecteurs. Toutefois, les vendeurs d’images ne sont pas forcément payés par les services de presse ; entrainant la fermeture de nombreuses agences.Personnellement, je pense avoir de la chance car l’agence MODDS, dont je fais partie, se bat au quotidien pour valoriser les photographes dans la presse, pour défendre la photographie française ainsi que les droits d’auteur. Il faut être optimiste. L’agence MODDS c’est quand même Patrick Swirc et Jérome Bonnet ; des portraitistes qui font partie de l’écriture de la photographie française. Pour moi, il est inconcevable que cela périclite.

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Stage Découverte - 2 jours pour s'essayer à l'art de la photographie

21 janvier 2021

Parce que le meilleur moyen de faire son choix dans la recherche d'une bonne école, c'est de l'essayer, l'ETPA organise des Stages Découverte (en plus c'est gratuit !).Notre 1er stage gratuit dédié à la photographieLes 22 & 23 février de 9h30 à 16h30Ce stage se déroulera sur 2 jours. La première journée sera dédiée à la compréhension de la lumière avec une présentation des différents façonneurs adaptés à la lumière continue, et discontinue, afin de visualiser les différents rendus.La 2nd journée portera sur la prise de vue et la mise en pratique en studio des différents façonneurs de lumière afin de réaliser des portraits ou bien de photographier de petits objets.Une immersion au coeur de notre écolePendant 2 jours, les stagiaires vont découvrir à la fois l'aspect pédagogique de l'ETPA, avec un aperçu du contenu que nous proposons à nos étudiants pour apprendre l'art de la photographie, mais ils vont aussi se familiariser à l'ambiance notre campus de Toulouse. Car le bien-être des élèves est aussi important que l'enseignement que nous délivrons. Il est essentiel de se sentir bien dans un lieu où l'on passe les 2/3 de sa journée. Ce stage est aussi l'occasion pour les parents de visiter nos locaux, c'est pourquoi une visite de l'établissement est également prévue pour ces derniers le matin.Autre précision importante, le stage est gratuit et inclut les petits-déjeuners et les repas du midi.À qui s'adresse ce stage gratuit ?Ce stage initiatique est à la fois à destinations des lycéens – seconde, première, terminale – et aux étudiants d’études supérieures souhaitant se réorienter. L’objectif est de permettre à chacun de pouvoir s’essayer aux arts appliqués, un univers souvent éloigné de l’enseignement secondaire. Il n’est pas non plus nécessaire d’avoir suivi des cours ou activités extra-scolaires en lien avec les arts appliqués, nos formations sont ouvertes à toutes et à tous, formant justement à ces métiers.Pour vous inscrire : cliquez-iciINFORMATIONS essentiellesDates : 22 & 23 février 2021Horaires : 9h30-12h30 / 13h30-16h30Lieu : ETPA Toulouse (50, route de Narbonne – 31320 Auzeville-Tolosane)Se rendre au campus : Bus ligne 6 arrêt Moulin Armand / En voiture : parking gratuitStage gratuit (uniquement sur inscription, nombre de participants limité)Petit-déjeuner & repas du midi inclus (pour chaque journée)Matériel nécessaire au stage fourni par l’écolePour toute demande d’informations complémentaires vous pouvez contacter le campus : toulouse@etpa.com | 05 34 40 12 00

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School Must Go On 2 – l'ETPA au second confinement

19 janvier 2021

Depuis presque un an maintenant, nous subissons les effets d'une pandémie qui met à mal l'économie et la santé du pays. Certains secteurs sont plus touchés que d'autres et l'enseignement supérieur en fait partie. Alors que les universités ont fermé leurs portes, obligeant les étudiants à suivre le programme à distance, le décrochage scolaire menace de compromettre l’obtention de leur diplôme. Heureusement à L’ETPA, la majorité des cours a pu continuer en présentiel. Un choix assumé qui a permis de maintenir un enseignement de qualité et de préserver le bien-être de nos étudiants.Une année sous le signe du bouleversement et de l'adaptationIl y a un an, nous découvrions l'existence du Coronavirus qui allait chambouler nos vies, déconstruire un ordre et un quotidien établi, remodelant le fonctionnement de notre société pour nous plonger au cœur de ce qui pourrait être un mauvais scénario de science-fiction.Un premier confinement ordonné en mars bouleversa nos méthodes éducatives, imposant à tous de rester chez soi. Étudiants, professeurs et équipes administratives ont dû se réinventer et s'adapter afin de maintenir la continuité pédagogique et assurer l'intégralité des cours. Un défi qui a été relevé afin que les étudiants pâtissent le moins possible de cette situation hors norme.De multiples dispositions avaient été prises avec, notamment, une prise de contact hebdomadaire téléphonique pour chaque étudiant, le suivi régulier des cours diffusés à distance, le maintien des examens tout comme des stages.Maintenir les cours, pour les étudiants avant toutLoin de se calmer, le cauchemar connu un nouveau rebond avec l'annonce fin octobre du second confinement. Cela, à peine après les premières semaines de reprise des cours de la rentrée. Les écoles du supérieur se devaient de rebasculer l'enseignement en digital. Après l'incertitude des premières heures les campus ETPA ont acté le maintien des cours en présentiel dans le cadre de leur bonne mission pédagogique et surtout pour ne pas dégrader l'apprentissage des étudiants. Seuls les enseignements théoriques qui pouvaient l'être ont été digitalisés, les cours nécessaires demandant une pratique se sont faits à l'école. Bien entendu, toutes les mesures sanitaires et toutes les précaution ont été prises et renforcées afin de permettre aux élèves et aux professeurs d'évoluer dans un environnement le plus sécuritaire au possible.J'ai passé mon premier confinement seul chez moi à attendre les cours en ligne, et ne rentrer le week-end que pour travailler. Pour le coup, le second je l'ai passé dans la résidence, au-dessus de l'école, et les cours n'ont été qu'à 20% en distanciel. Je n'avais pas vraiment l'impression d'être confiné. (Romain, 1ère année Jeu Vidéo à Montpellier)Notre école formant aux domaines spécifiques que sont les arts appliqués, il s'agit de matières difficilement dématérialisables. Cela a été fait lors du premier confinement mais les conditions n'étaient pas celles d'une rentrée comprenant des étudiants découvrant le campus, démarrant une nouvelle année et des nouveaux cours, rencontrant de nouveaux professeurs et assimilant de nouvelles façons de travailler. Il aurait été catastrophique de dématérialiser la totalité des formations. Les cours en présentiel permettent aussi de préserver une certaine équité entre les étudiants. En effet, le digital peut se montrer inégal entre les personnes (le débit internet selon le lieu de résidence et sa qualité, le matériel etc.). De quoi devenir rapidement un enfer pour certains. La communication et le temps d'attention est loin d'être le même par rapport au présentiel. Les interactions sont plus compliquées à distance derrière un écran. Enfin, le présentiel permet de calmer le stress ressenti face à la situation de ce nouveau confinement. Notons qu'une étude menée par l'Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) souligna que près de 31% des étudiants ont présenté des signes de détresse psychologique pendant le premier confinement. Ce second confinement n'aurait fait que les fragiliser encore un petit peu plus.Ça m’a permis de ne pas décrocher, de garder une rigueur dans le travail, il y avait quand même des choses à rendre, des choses à faire. Heureusement, parce que ça nous a forcé à rester en mouvement. (Mathieu, 2ème année Praticien Photographe à Toulouse)Pouvoir maintenir les cours s'inscrivait également dans une démarche de soutien et de lutte pour la santé mentale et le bien-être de nos étudiants. De manière générale, ce premier confinement a été très mal vécu par plusieurs étudiants, les isolants, les fragilisants, poussant certains au décrochage. Il n'est pas non plus à oublier les conditions de vie de cette tranche de la population pour nombre d'entre eux : loin de leur famille, logement étroit, disparition des liens sociaux, solitude. D'ailleurs, de nombreux articles de presse ont relaté au cours de ce second confinement des propos d'étudiants - ne pouvant aller en cours - se sentant "punis", "isolés" et "délaissés". Ce qui devrait être les plus belles années de leur vie se commuant en peine.C'est pour cela que le corps enseignant et les équipes administratives se sont vouées aux étudiants pour leur offrir, le plus possible, un semblant de normalité et des cours de qualité.C’est important d’avoir une présence physique avec nous, les professeurs, ils ont besoin de repères, ils ont besoin qu’on leur apprenne comment fonctionne l’école et il est très important pour eux d’avoir un contact. C’est plus facile pour eux de poser des questions et d’intervenir quand on est dans la même pièce. Il y a aussi des problématiques matérielles lorsqu'ils sont en distanciel, avec les micros, les caméras, etc. (Jérémy Forveille, professeur de Game Design à ETPA Toulouse)

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Workshop avec Olivier Culmann

15 janvier 2021

Cette semaine, les étudiants Photographie de 3ème année ont eu la chance de travailler sur le concept de "non spectaculaire" avec un invité de marque, Olivier Culmann.Ce dernier a ainsi proposé un workshop de 4 jours, durant lequel nos étudiants ont pu travailler sur les choses du quotidien, apporter un regard à la normalité et au "non-exceptionnel".La photographie, une trace de l'HistoirePour ce photographe de renom, la photographie est une trace pour l’Histoire. Il reconnait avoir cette obsession de se projeter dans 50 ou 100 ans et de se questionner sur comment la génération future comprendrait notre époque si elle devait le faire à travers des photos. Qu’est- ce qu’elle en retiendrait s’il n’y avait que des photos de conflits, de catastrophes ou d’événements ponctuels ?C’est donc pour cela que nos apprentis photographes ont été amenés à travailler sur des choses du domaine du "normal", des choses du quotidien. Les poussant ainsi à avoir un parti pris photographique. Olivier Culmann a voulu leur faire comprendre que si l’on montre ce que tout le monde voit tous les jours, de la même façon qu’on le voit, alors cela n’a aucun intérêt. Il a tenté d'afûter leur regard sur ce qu’ils souhaitent montrer, afin de faire naître un propos dans leurs projets.Photographie et afirmation de soiCe parti pris est essentiel pour Olivier Cullmann car il considère que la photographie est subjective, elle propose un regard sur le réel parmi d'autres.Ainsi, il attendait de nos étudiants qu’ils assument leurs propos, qu’ils les revendiquent même, qu’ils s'affirment au travers de leur travail.L’issue du workshop n’était pas de réaliser le travail d’une vie en 4 jours, mais de présenter une série photographique qui réponde à des questions, tout en faisant progresser les étudiants de façon générale. Pour Olivier Culmann, ce n’est pas tant le résultat qui compte que le cheminement intellectuel et artistique effectué par les étudiants durant cet exercice.Quelques mots avec Olivier CulmannQuels conseils donnez-vous aux étudiants lors de vos interventions ?Soyez vous-même ! On n’a rien de plus fort à offrir que ce que l’on a à exprimer personnellement. La seule chose que les autres ne peuvent pas vous enlever, c’est ce que vous avez à dire personnellement. Ne singez pas !Que souhaitez-vous transmettre aux étudiants ?Je souhaite leur transmettre un état d’esprit, leur permettre d’affirmer quelque chose de subjectif. Je ne veux pas leur transmettre ma façon de faire, mais les aider à chercher la leur. Je les pousse à identifier, puis à exprimer par le biais de la photographie ce qu’ils ont à dire.Qu’est ce qui, selon vous, est le plus important dans l’apprentissage de la photo ?Il y a d’abord la base technique que l’ETPA apporte à ses étudiants durant leurs trois années d’école. Personnellement, je n’ai pas eu de formation photographique. J’ai donc acquis la technique petit à petit en fonction de mes besoins et de mes travaux. À l’ETPA, on leur apprend toute une gamme de connaissances techniques qui leur permettra de répondre à différents types de commandes. C’est un avantage. N’ayant pas fait d’école de photo, je me dis que j’aurais bien aimé pouvoir avoir un bagage comme celui que propose l’ETPA. C’est un vrai plus !Mais au-delà̀ de cette partie technique, une grande attention est donnée à l’aspect artistique et au développement du regard. Car il est fondamental que les étudiants développent leur propre regard. Je trouve qu’en troisième année notamment, il y a une grande exigence sur le « qui êtes-vous comme photographe ? », « qu’avez-vous à dire ? ». Parmi ceux qui deviendront photographes, c’est cette exigence qui permettra à une partie d’entre eux de devenir des « photographes auteurs.Quel est votre rapport à l’image, avec l’auto portrait ?L’autoportrait a cela de pratique qu’il me permet de m’utiliser comme un matériau. Et l’avantage de « m’utiliser » moi-même, c’est que je suis toujours « à disposition.La série The Others nécessita de vivre plus de deux ans en Inde et d’y réaliser un long travail d’observation de la société indienne et d’organisation des prises de vues (avec mon assistant, des coiffeurs, l’achat des vêtements…).Au-delà de m’utiliser comme un matériau, cette série partait d’une réflexion générale sur la photographie. Habituellement, les photographes partent à l’étranger avec leur propre culture et mode photographique, pour y réaliser des images d’une autre société qu’ils rapportent ensuite dans leur pays. Avec cette série, j’ai inversé le processus. J’ai essayé de comprendre et d’utiliser les codes d’une photographie qui n’était pas la mienne puis, au lieu de photographier les gens sur place, je les ai photographiés à travers ma propre personne.Le principe était donc de ne reporter sur moi-même que – et uniquement – ce que j’arrivais à percevoir des individus composant la société indienne. L’avantage de l’autoportrait, dans ce travail, tenait dans cette idée que s’il y avait des choses que je n’avais pas observées, que j’omettais de montrer, alors elles n’apparaitraient pas sur mes photographies.Cette série est donc une vision personnelle de la société indienne. Mais c’est, selon moi, toujours ce que rapporte un photographe : ce qu’il arrive à comprendre et percevoir d’une société.Pour vous, c’est quoi une série photographique réussie ?Je dirais qu’il y a deux choses qui font d’une série, une série photographique réussie.Tout d’abord, il faut que la série corresponde pleinement à ce que l’étudiant a souhaité exprimer. Une série qui est réussie ce n’est pas forcément une série qui plaît aux autres, c’est une série qui correspond à ce que, soit-même, on a envie d’exprimer par le biais du medium photographique.Je suis également assez attaché à l’idée que lorsque l’on exprime quelque chose, c’est avec l’intention que cela puisse être « entendu » par les autres. Si l’on réalise une série, c’est pour dire quelque chose à quelqu’un. Pas seulement à une personne que l’on connaît et à laquelle on pourra expliquer son intention, mais à de nombreuses personnes inconnues que l’on ne rencontrera jamais. Une série photographique, lorsqu’elle sera exposée ou publiée échappe au photographe qui l’a réalisée. Je conseille donc aux étudiants de faire en sorte que leurs séries parlent aux autres, qu’elles soient recevables par eux et que leurs propos soient « entendables » par les gens qui verront les photographies.Un travail intelligent me semble être un travail personnel et pertinent, mais également perceptible par le plus grand monde.

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